dimanche 27 décembre 2009

Un tapis volant au Cap Vert !

le 7/10 on pouvait lire sur le blog « le havre course au large » :
« François Champion est lui en milieu de flotte en compagnie de deux autres Pogo1 (Sandrine Bertho et Fabien Meyer). Auteurs tous les trois d’une belle trajectoire ils confirment que le Pogo1 n’est certes pas le bateau le plus rapide, mais qu’il tient toujours son rang en milieu de flotte et qu’il est tout à fait adapté à un projet amateur qui ne peut de toutes façons pas espérer terminer dans les premiers »




J7, le 9 octobre... Voilà donc une semaine que nous sommes partis de Madère, l'alizé est enfin rentré, d'abord un bon petit 15 noeud de Nord-est, et le voilà maintenant avec des rafales a plus de 25.
Le temps est beau mais pas très clair, un peu brumeux, visibilité assez mauvaise, des petits nuages pommelés parsèment le ciel, assez monotone.
La nuit a été intense, a fond la caisse sous grand spi dans les premiers surfs de fou qui n'en finissent pas, constament lancé a plus de 10 noeuds, impossible de se reposer dans ces conditions, un mélange d'excitation d'être en course, de pur plaisir de barrer son petit bolide dans ces conditions merveilleuses, un peu d'angoisse aussi de tout voir partir au tapis, quelques inquiétudes pour mon seul et unique pilote auto qui travaille énormement et puis il est difficile de desserer les fesses dans sa banette quand on sent les accélérations folles et le raffut qui va avec en pleine nuit noire...Petite pause bien méritée en fin de nuit, il me faut réduire et passer sous petit spi, j'en profites pour une paire d'heures de vrai sommeil et renvoi « le pti » vers 8h, des cigarettes sur les oreilles, des barres « MuleBar » plein les poches, un thermos de thé pas loin, chapeau-lunettes-crème solaire, une bonne playlist de musique calée dans le mp3 : voilà comment on se prépare a une longue journée a la barre...

Je renvoi le spi, et on prend une belle accélération comme un coup de pied au cul, ranger les bout pour anticiper l'affalage, caler le coussin et c'est parti mon kiki !11h TU, l'heure de la vacation quotidienne approche, Denis le directeur de course nous parle sur les ondes courtes assez difficiles a capter pour nous donner la meteo sur 48h et notre classement + distance au but... Peu de contact avec la flotte autour, c'est donc un moment important pour savoir si je tiens le rythme par rapport a mes collègues et savoir si ca va rester aussi soutenu jusqu'au cap vert. Je fait quelques essais de réglage du pilote pour vérifier qu'il puisse assurer le coup pendant cette demie heure... C'est limite mais ca devrait le faire. Je descend, livre de bord, bloc note, « table a carte » (planche de contreplaquée), stylo et poste radio, je branche l'antenne. Coup d'oeil sur la montre : 11h04, l'emission commence dans une minute, je met en route le poste et le cale sur 13.146 Mhz (il y a 5 fréquences dispo mais celle ci marchait plutot pas mal ces derniers jours...). Ca crachouille, voix de denis très déformée, j'ajuste le réglage, ca prend forme... Comme tous les jours sa voix devient familière : « Salut a tous les minis de la Transat 6.50 charente-maritime Bahia, en route pour Bahia ! Pour commencer un peu de musique pour régler vos appareils... » s'en suit une musique impossible a reconnaître puis vient la meteo, situation générale et bulletin par zone, comme une petite mélodie habituelle : « Anticyclone 1026 sur l'ouest du portugal, derpression relative sur Mauritanie-Senegal, Alizé modéré des canaries au Cap-Vert, plus instable par l'est, faibli et tourne au Nord demain.... » Puis la posisition de la fameuse ZIC, la zone-intertropicale de convergence, le sujet d'après le cap-vert dont nous aurons l'occasion de reparler... « Pour la zone Ouest Cap-Blanc, le 10 a 12hTU pression 1017, Vent NNE 5, rafale 30 noeuds et grain, faudra ranger les grands spi » précise denis...
Pendant ce temps dehors ca surf a bloc, quelque rafales me font sortir un peu pendant la meteo « in english » en attendant les classements. « Classement établi a 7h TU, pour les bateaux de séries... » puis commence la longue énumération... ca approche et j'ai hate d'entendre mon classement pour aller me remettre a la barre c'et vraiment chaud la... « 28ème, le 236, Sandrine Bertho a 2411 milles de l'arrivée, 29ème le ... » Le bateau part méchamment a la contre-gite sur un coup de roulis et par voie de conséquence commence a abattre sérieusement, je retiens mon souffle et impuissant avec ma radio sur les genou je crie en vain a mon pilote « tire la barre bordel ! ».... pas assez visiblement et c'est le départ a l'abattée....Le bateau empanne, la bome change de bord avec violence et vient cogner dans le pataras (cable qui tient le mat sur l'arrière), et se retrouve bordée « a contre » (a l'envers) ce qui a pour effet de coucher le bateau sur l'autre bord et de le faire remonter vers le vent... Le spi se retouve gonflé et rempli d'eau, tout a l'envers aussi, tangon dans l'eau, et le bateau qui continue de se coucher...Bref un peu difficile a envisager mais pour moi le résultat est le suivant : je suis vautré dans un bateau couché a l'horizontale avec ma radio sur les genous et je commence a embarquer de l'eau par la descente... Positivons : la situation est stable et le mat est toujours debout ! J'enfile mon gilet, je m'attache et sors tant bien que mal, pas de précipitation, il faut faire les choses dans le bon ordre si je veux avoir une chance de tout récupérer en état... D'abord fermer la porte ! Reprendre le pataras au vent pour maintenir le mat, puis choquer dans l'ordre : Pataras (l'autre), hale-bas de GV, amure de spi et tenter de récupérer ce spi tant bien que mal.... Une heure plus tard tout est en ordre et aucune casse mais j'ai pris un sacré coup de chaud, une pause s'impose et desormai je me promet d'affaler le spi pour la vacation dans de telles conditions !
Les 2 jours qui suivent sont sur le même rythme : grosses bourres sous spi la majeure partie du temps entercoupées de pauses (affalage du spi) imposées par la fatigue et la faim, un départ en vrac, un changement de voile, un empannage ou .... le mal au fesse ! Et oui je vous passe le détail, mais l'humidité + sel + frottement + chaleur font des ravages et imposent des sessions rincage-séchage-crémage (genre Mytosil)- mise à l'air...
En dehors de ça, le moral tient bon même si c'est très dur physiquement, je suis devenu une machine a naviguer, j'ai l'impression que ma tête est vide de tout et ne pense qu'a la stabilité du bateau, a me demander si je tiendrais le grand spi, ou si je dois prendre un deuxième ris dans la grand voile...
Dans la catégorie « départ au tas mémorable », il faudra quand même noter, le 11 au petit matin un enfournement sauvage (plantage de l'avant du bateau en bas d'une vague en survitesse), l'étrave pourtant volumineuse s'enfonce, s'enfonce... jusqu'au pied de mat, le temps de perdre sa vitesse supersonique, l'arrière du bateau de lève dangeureusement, les safrans sortent de l'eau... ouhlala ! chaud ! Mais finalement le bateau s'arrête et se couche « normalement »...
Ce soir la j'arrive enfin sur l'archipel du cap vert, après mon cafouillage au canaries, je décide de passer loin des îles dans le passage le plus large et le plus proche de la route directe, je suis assez seul par la, je crois que la plupart passe dans l'ouest, soit pour une escale technique a Mindelo, soit pour se rassurer et y boire un coup si l'envie leur vient mais je n'y voit pas trop d'interet stratégique.
Je marche bien et j'ai maintenu ma place a la 33ème position, nous sommes les 3 pogo 1, sandrine a 4 Milles devant et Francois a 15 derrière...
Le vent molli et les conditions deviennent vraiment agréables glisse sous grand spi par 10 noeuds de vent, repos, rangement, ménage.... J'en profites pour ouvrir quelques petits mots gentils que m'ont laissé mes amis. Mes pensées voyagent instantanément vers eux et avec elle tout un lot d'émotions qui explosent littéralement, nostalgie... la joie d'être triste ! Tous me manquent beaucoup mais j'imagine déjà le bohneur de retrouver mes proches après cette aventure...
Nuit calme sous grand spi au milieu de l'archipel, mis a part le croisement d'un caboteur. Au petit matin (le 12 oct) alors que je me réveille, j'aperçois un grand voilier sur babord, c'est Podorange, un bateau accompagnateur sympa.
« Podorange, Podorange du 445 vous me recevez ?
Salut Fabien, te voilà réveillé... On va essayer de faire quelques images.
Ok super, Je pense que je vais profiter de mon empannage pour faire une petite pause ti-dej avant de renvoyer sur l'autre bord...
Ok , on essaye de se rapprocher, fais nous signe quand tu renvois »

J'affale donc le temps de me faire un bon casse-croute, puis vient le temps de la vacation VHF qui est un sacré divertissement aux coté de « Podo »: Poème, dicton du jour, quizz avec Caïpi a la clé...
Je me prépare a renvoyer et en avise mes compagnons, « Tu es sur d'etre bien prêt ? Tu t'es brossé les dents ? », dernier détail a régler donc et feu ! Ca glisse bien et j'essaye de me rapprocher mais pas moyen d'abattre suffisament, je les double d'assez loin et accélère progressivement au fur et a mesure que le vent monte, je suis desormais a l'ouest de Fogo, un immense volcan de 3000 m qui promet un sacré dévent. En continuant comme cela au sud je devrais tomber dedans... mais si loin que j'epère en être sorti. En attendant je profites d'une belle accélaration su le coté de l'île qui me booste littéralement dans une mer régulière, les plus belles moyennes que j'ai jamais faites, un pur régal, et facile a tenir cette fois ! Malgré les avertissement des collègues a la VHF « Fais gaffe, j'ai entendu que le dévent de cette ile pouvais aller jusqu'à plus de 100 milles ! », je me dis qu'il me suffira d'empanner si le dévent se fais sentir....
Erreur ! encore une fois, le temps de diner un bon « Dardus » (un bon petit plat en sauce type « Civet De boeuf a la canelle du sri-lanka »), le vent en plus d'être tombé, a complétement tourné, quasiment de 180°... Zutzut zut, me voilà sous génois a faire de l'ouest a 3 noeuds pour essayer de sortir... Je vais prendre cher au classement alors que j'ai fais une journée de fou a me surpasser... Grr j'enrage mais assume finalement ma bourde et en profites pour aller faire un gros dodo.
Ce n'est que le lendemain (le 13) que le vent revient, médium de NE, a la vacation, je suis 31ème, après être repassé 29 hier, je suis derrière sandrine et Francois m'a passé aussi... Décidément les îles c'est pas mon fort !

Devant moi il n'y a plus rien, plus de terre mais un gros « passage a niveau » qu'on appelle le « pot au noir », une épreuve dans l'épreuve, vu mon manque de préparation, je n'ai absolument aucune stratégie pour passer ça, et après avoir essayer de glaner quelques infos auprès des collègues a portée de VHF, je décide de faire simple, tout droit et plein sud dès que tu rentres dedans !
Drôle d'impression que de n'avoir plus de terre comme repère, juste un cap, une position et de l'eau partout... Ayant dèjà passer ce pot au noir, je pensais savoir a quoi m'attendre, de long moments de calme et de beau temps entrecoupés de bons petits grains... Je me trompais !

A suivre... et Bonne Année 2010 !

jeudi 10 décembre 2009

Histoire de girouette dans les alizés...

J5, le 7 octobre au matin.
La nuit a été grandiose, mer belle, vent médium, sous gennak et surtout pleine lune, un des grands moment de bonheur de cette transat !
Tellement beau et bon que même la fatigue ne m'atteignait plus, sur le pont, émerveillé, même quand on sait que ce spectacle va durer des semaines, on a pas envie d'en rater une miette.
Passé le mauvais temps, passé le stress du passage des îles, oublié ce mauvais coup tactique... Devant c'est les tropiques, les alizés qui vont se renforcer, pour l'instant c'est calme mais pas trop, ca glisse sans remuer... Magique ! Du coup j'ai un peu fait la bringue... Et oui on peut faire la fête en solo, musique a fond dans le cockpit, je débouche une de mes précieuse bière, l'agrémente de quelques graines et d'une bonne cigarette... J'ai même dansé je crois, heureux d'être la, des émotions plein la tête ! Dommage, j'avais tellement la tête ailleurs qu'il n'y en a pas d'image...

Bref, ce bon moment passé, un gros dodo a peine interrompu, sans doute trop long mais sans conséquence cette fois... Le jour se lève, je suis un peu vaseux mais de bonne humeur, réveil en douceur le temps d'apprécier une paire de bon café (et oui j'ai la cafetière a bord !!!)
Me voilà opérationnel, reposé, d'attaque pour en découdre et remonter quelques places, l'heure du grand spi a sonné et en quelques minutes le voilà a poste. Toujours a fond mais il n'y a plus rien a faire, un peu trop mou pour être a la barre je cherche quelquechose a optimiser : réglage, matossage, rangement, livre de bord, trajectoire, analyse meteo... tout est en ordre... ou presque, me voilà donc au portant et il m'arrive de lever la tête pour interroger ma girouette qui n'est plus la. Paix a son âme, ce n'est pas grand chose mais ca m'handicape, surtout dans ce petit vent pour trouver mon angle de descente optimal. Un petit pincement a chaque fois de sentir mon bateau « blessé » et pas a 100%... Alors l'idée germe vite : en fabriquer une nouvelle avec les moyens du bord...
Avant tout, il faut que je remonte au mat chercher le morceau qui reste. J'ai effectivement acheté le bloqueur nécessaire pour monter au mat en solo, mais quand j'ai voulu l'essayer la dernière fois au port, j'en avais conclu que la fonction descente était inutilisable sur une drisse de diamètre 6, limite un peu dangereux même... Le temps m'avait manqué pour résoudre ce point et oliv m'avait monté au mat vite fait car le programme était chargé...
Je m'en veux mais bon, après tout je suis aussi un grimpeur et je devrais m'en sortir pour descendre avec un demi-cabestan ou mon reverso moyennant une petite manip supplémentaire une fois la haut. Je répète et teste tout cela au premier étage de barre de flèche (a 3m du pont), une poignée jumard avec une pédale en sangle pour le pied et un erzatz de gri-gri comme bloqueur-déscendeur au baudrier qu'il faut monter alternativement et péniblement... puis j'affale le spi, j'appel simon que j'ai en contact VHF lointain pour lui signaler la manoeuvre et me lance, la mer est calme, me voilà en haut bien aggripé a ma tête de mat, ça bouge bien mais quelle vue ! Et surtout quelle sensation quand on baisse la tête et voit son petit bateau qui avance tout seul... Ne pas trop trainer, je récupère mon reste de girouette et actionne le descendeur avec délicatesse pour ne pas retomber sur le pont comme une pierre, et en quelques instants me revoila sur le pont avec mon reste de Girouette.



Reflexion... il reste les secteurs et le trou qui acceullait jadis l'axe de rotation. Je fouille le bateau et sors tout ce qui pourrait ressembler a un bout de girouette : Stylo, vis, goupille, un carnet plastique, un bibelot porte bohneur offert par cloclo (Evinrude, la fameuse cocinelle a hélice), quelques rondelles, de la colle epoxy, une carte plastifiée... Je passe toute la journée comme un gamin devant un mecano a essayer, comparer des solutions techniques, appeler les collègues a la VHF pour les mettre à contribution... la nuit tombe et interromp mon travail et ce n'est que le lendemain matin que j'accouche de mon invention : une girouette qui me semble suffisament précise et solide.

Entre temps le vent est monté d'un cran, la mer s'est levée et malgré mon impatience de la voir en action, j'ai une incoyable flemme de remonter en haut de ce mat qui balance... Et puis le soleil cogne déjà très fort, je verrais ca en fin de journée...
Après un frugal repas a midi, je sors faire un petit check up avant la sieste. C'est la que j'aperçois derrière moi au loin un grand spi blanc, pas un mini. Après quelques tractations à la VHF, j'établis le contact, il s'agit de Celeste, un bateau accompagnateur de 50 pieds.
L'occasion est trop belle pour monter au mat sous surveillance rapprochée, je prépare tout et affale le spi, let's go !
C'est dur cette fois, il fait très chaud et ca bouge beaucoup, chaque centimètre est gagné péniblement en agrippant bien si je ne veux pas me blesser. J'arrive essoufflé en tête de mat et met la girouette en place.
Retour sur le pont, Céleste est encore loin et pour prendre quelques images ils me proposent d'attendre un peu avant de renvoyer mon spi. J'accepte volontiers, voilà un bon prétexte pour un bon repos mérité et forcé !

Les voilà enfin a coté, a portée de voix, c'est vraiment sympa d'avoir un peu de compagnie, la star : tout un équipage sur le pont en train de mitrailler ! Je renvoie illico le grand spi et je repars doucement devant...
« - Vous pouvez envoyer un petit mail a ma chérie ?
- Non c'est interdit, tout doit passer par denis et par le site web...
- Alllleeeez.... c'est son anniversaire demain !!!! soyez cooooool les gars !
- Non c'est vraiment pas possible, mais on va faire en sorte qu'elle reçoive le message via le site... »

Et voilà, un petit mensonge pour une gentille ruse qui n'aura pas marché mais qui aura beaucoup fait parler...

mardi 1 décembre 2009

Coup de Mistoufle aux canaries !

Voici donc l'épisode 2, assez dense pour les 4 premiers jours de course, mais c'est un des passage clé donc ca le vaut bien !
Rappel : Moi c'est la trace rouge, Sandrine en violet et francois en Orange...

J3, le 5 octobre, en fin d'après-midi.

Les conditions s'améliorent, je sors un peu de ma léthargie de ces dernières 24 heures pénibles. Les canaries aprochent, la bascule a droite a eu lieu, et biensur je ne suis pas assez décalé dans l'ouest pour passer au vent de l'archipel. Trop tard pour se recaler maintenant, il faut faire au mieux et établir une stratégie optimale pour franchir l'archipel.

Tenerife est a une trentaine de milles devant moi, je sors pour tenter d'établir le contact visuel, je cherche quelquechose sur l'horizon, et c'est finalement bien plus haut que je découvre la silhouette de cette île volcanique, le mont Teide, un mastodonte de plus de 3500 mètres se dresse la devant mon étrave, la ou je suis j'ai plus de 3000 mètres de fond, ca commence a faire un joli dénivelé !

Enfin la bonne nouvelle est que je vais passer du bon coté (Ouest) de ce gros monstre qui doit contrarier sacrément mon ami éole... La mauvaise nouvelle c'est qu'il me manque 10° de cap pour passer cette pointe ouest, je prie pour que le vent continue de tourner un peu d'ici la sans quoi il me faudra tirer un contrebord douloureux vers l'WNW pendant une paire d'heure...

Stratégie... Je devrais donc passer cette pointe en milieu de nuit pour passer ensuite entre l'île de Tenerife et la Gomera au petit matin. Cette nuit sera donc intense optimiser son cap sans cesse pour perdre le moins possible et jouer avec les variations de vent que vont inévitablement apporter ces reliefs. Se reposer un peu serait une sage idée mais je n'y arrive pas, la vue d'une terre est trop excitante quand on vient du large... Je change ma voile d'avant, range tant bien que mal mon solent pour envoyer mon grand Génois de 18m².

J'avance, j'avance, la nuit tombe, Le volcan devient une masse sombre avec une grande ceinture lumineuse à son pied... Toujours pas de rotation mais a la place je tombe dans le dévent ! Idiot, allez on vire, tu as été trop gourmand ! Et voilà le bord douloureux, ca n'avance pas et pas dans la bonne direction... seul avantage, je ne me rapproche pas du rivage et essaye de nouveau un peu de repos.

Milieu de nuit, la lune s'est levée, c'est magnifique, je retourne vers la cote et croise un autre mini en train de batailler comme moi pour passer cette pointe. Je ne passe toujours pas, autre bord, merde il y a du courant, l'autre voilier m'a mis une bonne distance, j'ai l'impression de tout faire a l'envers et pourtant je suis a fond dessus. Finalement je passe cette maudite pointe en fin de nuit, je suis vraiment pas loin de la cote de Tenerife et deux options se présentent : longer la cote Sud-ouest de Tenerife tibord amure ou tirer a doite vers la Gomera pour me recentrer dans la passe...

Analyse... Vent de sud Ouest devant tourner et mollir par l'ouest, Il est préférable a priori de rester a gauche pour éviter au max le dévent de la Gomera. Le vent oscille me rapproche pas mal de la cote, et surtout la fatigue me tombe dessus. Je décide de virer pour aller dormir plus sereinement une heure ou deux avant de revenir de l'autre coté...

Sommeil... Réveil... Merde beaucoup trop tard, me voilà complétement décalé a droite, mal réglé et surtout complétement « empétolé »... (cad plus bateau arrété, plus un souffle d'air) zutzutzut grosse erreur !

J4, 9 heures du mat... Une magnifique journée en perspective, pas un nuage et ... pas un souffle d'air ! Le soleil retarde un peu son apparition, caché derrière le Gros monsieur Teide à l'est. Mais quand enfin il sort au dessus c'est gros coup de massue, ça cogne ! Enfin je me dit que c'est rien comparé a l'equateur sur les coup de midi...



Je profites quand même de ces conditions agréables après ces jours de m... On ouvre tout, on sort les vestes, chaussettes, bottes, et tout ce qui a pris l'eau et qui apprécie un petit tour au soleil. Musique, petit café, et quelle vue incroyable entre ces deux iles ! et dire que certains ne supportent pas la pétole, moi je suis plutot du genre « faut se faire plaisir dans toutes les conditions » !

Joindre l'utile et l'agréable : alléger le bateau et prendre une méga bonne douche d'eau douce, allez hop fini le près, je vide 20 litres d'un coup pour une toilette que mes fesses commençaient a réclamer et une bonne lessive !

Allez on se reprend maintenant... Il est ou le vent ? Allez je décide de pousser a fond mon option de merde et me dit que je vais trouver du thermique a droite le long de la Gomera... Nouvelle erreur, coté Tenerife au loin a Gauche j'assiste a un défilé de petit bateau qui glissouillent tranquillou sou spi... Grrrrrrrr quel sport ingrat, tu te déboite pendant 3 jours dans des conditions horribles, et voilà que tu perds tout en une journée ! Enfin, l'erreur est faites, il faut relativiser, et se reposer maintenant pour l'alizé qui va commencer a rentrer bientôt et pour longtemps...


Il ne suffira que d'un instant pour que le vent revienne assez franchement par l'ouest, affalage de spi, matossage, envoi du Gennak et c'est parti on se casse de la ! Voilà comment on passe en une journée, de la 24éme a la 32éme place...


Devant a plus de 700 milles c'est l'archipel du cap cap vert et surtout de belles glissades qui s'annoncent sous le soleil et l'alizé qui se réveillent... A suivre !

mercredi 25 novembre 2009

Un départ de barbare...

Voici donc finalement ci dessous le premier volet du récit de la deuxième étape de ma "Mini" transat, Il aura fallu vous armer de patience pour y avoir droit, j'espère en tout cas réussir a vous faire partager cette superbe aventure que j'ai vécue et vous procurer par ce biais quelques moments sympa d'évasion au milieu de l'hiver et de la routine.

Il s'agit donc d'un petit récit qui s'appuie sur mon journal de bord (technique et sporadique) et ma mémoire (qui flanche), je n'ai malheureusement pas eu le "loisir" d'écrire toutes mes impressions sur le vif... Donc vous comprendrez qu'il peut se trouver quelques imprécisions spatio-temporelles... Il y aura quelques images aussi, peu de photo et pas assez de vidéo mais quelques cartographies ou vous pourrez suivre a la trace la bagarre acharnée entre les Pogo 1, Sandrine en Violet, François en orange et moi-même en rouge...


Madère, a quelques jours du départ...

Mon fan club est reparti, après cette bonne coupure qui m'a fait un bien énorme en terme de repos et de décontraction, il est temps de me remettre dans la course.

Je commence donc par me réinstaller a bord, pour reprendre mes marques, et oui je fais parti des rares ministes qui dorment encore dans leur bateau lorsqu'il est au port, et cela se fait de plus en plus rare de nos jours... Pas seulement une question de budget, mais ce petit coté roots de vivre a bord et de faire corps avec son bateau me plait bien, ca permet aussi d'etre a fond dans l'ambiance, du petit café du matin avec les amis au bistrot « Apolo Mar » sur la Marina pour discuter du paramétrage du pilote ou de l'avitaillement, jusqu'à la derniere bière le soir (toujours au même bistrot) pour une discussion toujours passionnée mais beaucoup moins sérieuse....

Premier tours au supermercado, provisions en tout genre, ca fait deja une semaine que je potasse une liste de course mais je trouve encore quelques trucs a ajouter... Notamment : de l'eau ! Et oui il paraît que ceratins ont eu quelques desagrément avec l'eau du port lors de la précédente édition alors mieux vaut embarquer de l'eau minérale... Mais que c'est lourd ! Comment ma belle va elle encore flotter avec tout ca dans le bide ! 140 litres c'est pas rien, ajoutez y 20 litres de jus de fruits et autres, 20 litres de méthanol... et puis biensur qui va se coltiner tout ca a matosser ? Babord, tribord devant, derrière ? Ah oui je pars en solo...

Et puis la pression monte doucement, la météo devient le principal sujet de conversation, on entend parler d'une belle dépression sur les Açores, situation anormale, qui nous enmène un vent soutenu de sud-ouest (donc dans le nez) au lieu de notre bel alizé et surtout depuis dejà quelques jours des gros nuages et de la pluie, tout cela donc se confirme, devant internet et au bistrot, les options se dessinent, une belle dorsale bien ventrue va nous barrer la route au niveau des canaries (non il ne s'agit pas d'un énorme cétacé mais d'une zone de calme entre deux zones de basses pression liée a l'excroissance d'un anticyclone), le vent passera de Sud-ouest a nord-est, mais en passant par zéro... Le but est donc de faire en sorte que ce zero soit le plus court possible... Je reste dubitatif devant les analyses faites, aller chercher plus tot l'alizé du coté des cotes Mauritanienne semble extrême, aller dans l'ouest chercher du vent plus fort et plus longtemps dans la gueule avec de la pluie a gogo semble un peu mazo... Que Faire ? Et bien on laissera le bon feeling (ou le mauvais ?) decider sur l'eau en fonction des paramètres du moment !

J-2, je suis prêt... Merde, j'avais tellement pris l'habitude d'être dans le rush, toujours a la bourre que me voilà en panique, c'est sur j'oublie quelquechose, partir 3 semaines au large, quelle folie... il va me manquer quelques chose de crucial, je le sent... En temps normal, on part en voyage en se disant qu'une carte Visa pourra régler les petits oublis, voir les gros soucis... Chaque chose reprend une vrai valeur... Nourriture, eau, musique, tabac, crème pour le mal de fesse, les voiles, le mat, les safans... Tout est vérifié et revérifié. Je retourne 2 fois par jour au marché, dans les superettes et je trouve toujours quelques complément a reprendre, plus de fruits, de pain, de graines... cette fois c'est sur a 100% je ne manquerais pas de nourriture ! Je prend une chambre d'hotel pour une dernière bonne nuit, quasi inutile, j'y dormirais très mal !

Jour J... Sur notre ponton isolé nous sommes quelques un a piaffer d'impatence pour qu'un zodiac vienne nous délivrer de cette trop longue attente, dehors les conditions sont plutot plus cool que prévue, ciel couvert mais pas de pluie, vent de SW mais moins de 15noeuds. Ca doit monter ce soir, le premier dileme a résoudre : Génois ou solent ? La raison dirait solent mais j'ai vraiment envie de partir avec le peloton et de m'accrocher dès le départ.... La raison l'emporte ou peut-être plutot la flemme a l'idée de changer ma voile d'avant dans la brise et sous la pluie la première nuit ... (bon choix !)

Je quitte le ponton, pas de mouchoir qui s'agite, pas d'émotion particulière, personne vers qui me retourner, ce n'est pas plus mal, voir devant : mon bateau, la course et l'Atlantique. Je suis dedans : A fond !

Coup de canon, départ moyen, un petit bord le long de la cote pour virer une bouée et après sera le temps des options... Comme d'habitude, je prend un bord du cadre, a gauche, me dégage de la flotte, d'autant que j'ai un sale morceau de bambou coincé dans les safrans... Je règle ca et vire babord, Layline sur la bouée, bien isolé avec du vent frais et plus adonnant qu'à la cote je fais un excellent bord et me retrouve a la bouée avec les « bons », allez, il faut les tenir, je règle, je barre, je matosse... Sandrine est juste derrère elle a son génois et me rattrape doucement, j'enrage un peu d'être sous-toilé mais la déscision est prise. Ça s'étale doucement et vient le temps de la réflexion pour la décision que je n'ai pas encore prise : Sud ou Ouest ? Je reste Tribord, cap au sud, tout simplement car c'est le bord le plus rapprochant... Mais chaque fois qu'un collègue envoi sur l'autre bord je remet tout en question, c'est certain l'ouest est un bon investissement qui va finir par payer...

En attendant dans le doute je reste au sud, on est quelques un et pas tous des guignols comme moi donc ca me rassure... Le vent monte doucement, la mer se creuse, la terre disparait, la nuit tombe...

Je mange un morceau, légère rotation du vent, je vire, cap a l'ouest j'expérimente le matossage intégral des 140 litres et de tout le sur-poids que j'ai, c'est dur. Mon bateau est chargé mais dans ces conditions la il va très bien, bonne inertie pour passer la vague, maintenant plus de 15noeuds et je sent que je pourrais encore tenir le Génois, faire attention au gréement, ca tape fort quand même... arêtes un peu de te poser trop de question, va te coucher !

Réveil en milieu de nuit, me voilà déjà seul, plus personne a l'horizon, nuit noire, ne pas dormir trop sur ce bord ou je ne suis pas prioritaire.... Le vent monte 20 noeuds, je prend le premier ris.

La pression du départ est retombée et la fatigue me tombe dessus. Je vire tribord pour dormir un peu plus tranquillement...

J2, ça y est ce n'est plus drôle du tout... 25 noeuds établis, ça tape très fort, c'est tout gris, il pleut, dehors ca mouille beaucoup, je passe beaucoup de temps a l'abri, l'estomac un peu en vrac, pas d'appétit... Pas sympa du tout comme mise en bouche... Et puis le pompom, j'ai perdu ma girouette dans la nuit ! J'enrage, elle ne pouvait pas ne lacher le dernier jour de la premiere étape plutot que le premier jour de la deuxième ? Pour couronner le tout, tout le monde se plaint a la VHF, ca devient lourd, je l'éteint. Seul réconfort, je suis plutot bien classé, 25ème, 1er Pogo 1, alors je garde la toile, même si moi je ne vais pas très bien, ma Roxane est en grande forme et c'est plutôt son allure de prédilection... je la laisse faire et passe beaucoup de temps dans la bannette tellement c'est désagréable, si t'es pas couché tu dois te tenir tout le temps, tu te cogne, ca mouille, c'est lourd...

J3, le 5 octobre, aujourd'hui c'est un grand jour, pour la première fois de ma vie j'ai le mal de mer... Je vomi une paire de fois et tente de m'alimenter un minimum... Cette nuit je devrais approcher les Canaries, il faut que je garde la forme. Ce passage s'annonce très stratégique, on doit passer la dorsale (vent molissant et rotation) et il faudra en même temps éviter les déventes ou les surventes dues aux îles... Pour l'instant, tribord amure je passe presque la pointe ouest de Ténérife, je prie pour une petite bascule de vent qui m'évite de tirer un petit contre-bord qui serait douloureux....

Le passage des Canaries sera un épisode palpitant... restez connectés !

jeudi 29 octobre 2009

22 jours de mer et arrivé a salvador de Bahia, ca secoue !


Voici donc enfin quelques nouvelles de cette grande aventure transatlantique, Je ne sais pas comment vous retranscrire en quelques mots ce que nous avons vécu Roxane et moi au cours de ces 22 jours de navigations intenses...
Du vent, des conditions soutenues, éprouvantes, des moments de bohneur intense, des moments difficiles, une bagarre acharnée avec mes collègues sur Pogo 1 (sandrine 236 et Francois 228) qui m'a réellement boosté tout au long des cette deuxième étape, une experience personelle richissime ou il faut sans ces faire le compromis entre les tonnes de paramètres que sont le sommeil, diététique, vitesse, materiel, sécurité, stratégie, mal de fesses.... et j'en passe !
Bref c'était plein d'enseignement, sur la course au large biensur mais aussi sur soi, la solitude, le mental.
L'arrivée a Salvador de Bahia que je conaissais pourtant est un choc donc je me remet doucement, le temps ici est a la fête biensur mais il faut descendre doucement de ce nuage et cela s'annonce assez compliqué.
En tout cas un grand grand merci, a vous tous qui m'avez soutenu et suivi, depuis le départ et même avant dans cette phase de préparation incertaine.
Je rentre bientot en France (vers le 15 après une transition climatique brutale via Stockholm ;-) et passerais du temps pour vous raconter et illuster en détail ce que j'ai vécu, ici le temps de la fête et de l'enchainement des arrivées festives s'essoufle, on commence le démontage des bateaux, et il va être temps de s'echapper un peu de Salvador ville étouffante et opressante, pour aller trouver le vrai repos sous quelques cocotiers...
A bientot !

jeudi 1 octobre 2009

Madere... Un petit paradis !

Un petit mot rapide pour vous parler d'une escale au milieu de l'Atlantique, une ile lointaine, verdoyante et montagneuse, ou l'on se sent vraiment loin de tout, même de sa traversée de l'atlantique !!!


Bref, après mon arrivée, j'ai passé 3-4 jours a remettre tout en ordre, refaire quelques mises au points.. en attendant l'arrivée du fan club, d'abord mon papa et mon oncle pour quelques bons resto, et puis tant bien que mal, malgré des grèves ma bien-aimée et puis mon ami yago pour quelques jours dans cette ile merveilleuse a oublier tout ce qui m'entoure...

Bref, juste pour dire que c'est vraiment une destination unique que je vous recommande, j'y avait déjà passé 10j il y a 2 ans, mais j'ai encore été surpris par la beauté de cette ile, la diversité des paysages et de la végétation...

Enfin, depuis hier je me remet dans l'ambiance course, météo, plein d'eau, avitaillement, dernière verifs en tout genre... il semble que nous allons partir avec la dépression des acores (je sais il s'agit normalement d'un anticyclone...) situation peu banale qui va donner lieu a 2 options... A l'est pour retrouver l'alizé au plus tot vers Dakar, ou a l'ouest pour continuer au près et laisser passer la dorsale au large des Canaries... pas fait de choix encore... des conseils ????

Quoi qu'il en soit, que je prenne la bonne ou la mauvaise, je suis certain que l'aventure sera merveilleuse !

A bientot, je vous souhaite un bon mois d'octobre a tous, a suivre sur le site de la transat (www.transat650.org) et merci a tous pour vos messages et votre soutien !

jeudi 24 septembre 2009

Une bien belle mise en bouche !

Ca y est, nous voila donc arrivé a Funchal, sur l'ile de Madere, a l'issu d'une navigation "d'echauffement", intense, superbe, inattendue, prudente... Récit d'une nouvelle étape de cette folle aventure... Et en image a la fin du post ! Enjoy !

Me voila donc au départ de cette transat, un peu sous pression de cette folle semaine de préparation inattendue... Les conditions s'annoncent musclées, 20 noeuds pour le départ, 35 pour le cap finistère le tout au portant. Pas eu le temps d'établir une réelle stratégie de course si ce n'est de baser cette première partie sur la prudence, je pars fatigué, n'ayant pas eu le temps de fiabiliser et de tester tout a 100%.

Je ne réalise pas du tout ce qui se passe et subit un peu les évènements les uns après les autres, préparations, briefing, course, souci logistique en tout genre, et puis départ... sortie du port, le compte a rebour est lancé, 14h17 le 13, le coup de canon sonne, me voila lancé dégagé, milieu de ligne, un beau départ, bouée de dégagement, envoi du petit spi, c'est parti !
Ca molli avec le thermique puis revient fort après le coucher du soleil, ca accélère fort, yiiiiya en avant ! Finalement me voila pleine balle, grisé par la course, bien au contact de la troupe, et puis un ou 2 départ "au tas" bien violent, et un record de vitesse dans un surf a 17,5 noeuds, me font dire "lève le pied la route est longue", j'affale le spi et gros coup de mou... au dodo !

Je perdrais pas mal de place cette première nuit, mais c'est un peu volontaire, pour passer derrière le gros du coup de vent et assurer en suivant le conseil "c'est pas sur la première étape que tu peux gagner, mais c'est la que tu peux perdre..."
Problème avec mon angle de descente, bien moins bon a cause d'un problème de réglage de pilote que je n'ai jamais utilisé dans de telles conditions, et je préfère éviter les scabreux empannages sauvages auxquels j'ai quand même eu droit une fois ou deux...

Je renvoi un peu le spi le lendemain pour quelques magnifiques surf, et des takeoff impressionnants dans des creux de plus de 4 mètres...
Cap finisterre, le vent est finalement monté mais je tiens bon sous 2 ris et solent, croise le rail des cargo et c'est par la que mon pilote a la mauvaise idée de me lacher... Je passe quelques heures a la cape a essayer de réparer et a retourner cette horrible question : "que faire sans pilote, m'arreter la corogne, continuer sans lacher la barre, abandonner ?" finalement je trouve un faux contact dans le tableau electrique et c'est reparti, ouf j'ai eu chaud !" je réduis encore un peu et file me reposer, savourant une continuation tranquille plutot qu'un arret brutal...

5éme ou 6éme jour, le vent fini par mollir, le soleil est la, ouf on souffle un peu laver le bonhomme sécher quelques affaires remettre un peu d'ordre... ca fait du bien et me permet enfin de réaliser ou je suis : au large du portugal et route pour le Brésil !!! Et oui je réalise mon rêve, l'émotions est grande, seul au milieu de cette immensité, aucun contact radio ni visuel depuis le cap, je profites de cette solitude pour mesurer l'ampleur de la traversée qui m'attend, je m'attèle a organiser la vie a bord pour le long terme, faire un petit interieur agréable... Je suis si heureux d'être la !

Une journée de vent erratique, avec des grains de 5 a 25 noeuds NW, W, SW... une belle nuit étoilée et puis ca revient NE doucement d'abord et puis ca monte, c'est le moment d'envoyer du gros et de trouver le bon rythme course... grand spi, j'essaye tous les réglages de Jojo (mon pilote) on commence a mieux s'entendre tout les deux... C'est bon ca glisse, et puis un soir a l'horizon apparait une ile, porto santo, montagne sortie de l'eau, je me prend pour christophe Colomb, magique....

Une nuit a fond les ballons et me voila passant la ligne a 5h du mat, le port est désert, ce n'est pas une heure pour arriver !!!

Bref depuis j'ai mis de l'odre a bord régler quelques détails et profites des plaisirs terriens en attendant quelques visites sympa...
Petit regret après coup de ne pas avoir pousser un peu plus, mais c'est facile a dire après donc j'assume pleinement mon choix tactique prudent qui me permet de profiter agréablement de l'escale a l'inverse de certains qui réparent voiles, safrans, tangons & co...

L'ambiance et bonne ici on refait la course, se racontent nos anecdotes, autour d'un café le matin, d'une bière l'après midi, d'un verre de madère le soir...

Me voila donc dans la course, j'ai trouvé mon rythme et suis fin pret pour la prochaine confrontation même si je garde a l'esprit que mon classement importe beaucoup moins que l'aventure que je vais vivre en solo avec mon bateau, un grand voyage personnel, une confrontation plus avec soit même qu'avec mes amis concurrents !

jeudi 10 septembre 2009

Quand on veut , on peut !



Le temps me manque cruellement pour raconter toutes les péripéties qui ont précédées et suivies cette annonce, mais c'est bien ca l'important aujourd'hui aprés (et avant ;-) tant d'effort : on part sur la transat pour madère puis le Brésil, l'aboutissement de beaucoup d'effort, une semaine d'incertitude délicate a gérer en bossant beaucoup pour préparer le bateau sans savoir, caréner, mettre a roxane sa belle robe de grand large fluo...
Samedi une place se libère, me voila seul et unique sur liste d'attente, sans beaucoup d'espoir... mais tout peut arriver et mon entourage me remotive, on se remet au boulot avec Oliv, renfort du mat, matossage, matelotage, voilerie, equipement, cartes, pharmacie... Lundi aprem alors qu'on a la tête dans le guidon, un coup de fil de l'orga et tout s'accélère, ils ont eu pitié de moi et ont cédé devant les affaires maritimes, demandés une derogation et voila qu'une dernière place se crée, juste pour moi !
L'entrée dans le port fut un grand moment, au coucher du soleil, un accueil chaleureux des copains concurrents, et un moment tant attendu !
Magnifique mais pas vraiment le temps de réaliser, le rush des controles pour rattraper les copains, 2 jours de parcours du combattant, et puis régler tous les dossiers un par un : ber, cargo, nourriture, energie...
Enfin, quel projet de fou ! tenir bon, bientot je serais en train de glisser au large... quelle transition ! en attendant il faut tenter de décompresser un peu, de profiter des plaisir terriens. Mais c'est dur !!!
Le temps me manque pour remercier dignement tout ceux qui m'ont aidé a arriver la (ou plutot a partir de la ;-), les amis, l'acceuil de certains, les coups de pouce d'autres, les encouragements de tous... Mes partenaires, "Les boucles de la marne" que nous porterons fièrement vers Bahia, les super barres énergétiques de chez Mule Bar, enfin merci a tous d'y avoir cru avec moi, c'est bien une epreuve en solitaire mais c'est irréalisable tout seul !

Bref, c'est le début de l'aventure et c'est a suivre sur le site de la course : http://www.transat650.org/

A bientot pour l'escale a Madère donc !
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samedi 15 août 2009

Brazil or not Brazil ?

Retour sur cette belle course a travers le golfe de Gascogne, de port Bourgenay en vendée a Ribadeo en Galice, via un petit crochet par belle ile...

Nous partons donc sous la grisaille, vent plutot faible et près annoncés, la première nuit, en arrivant sur belle ile, alors que nous avons tout dessus (gennak, genois et Gv haute), bordé a plat pour tenter de glisser dans de petits airs, un méchant grain nous surprend, le temps de sortir, déjà 20 noeuds établis... Et Craaaack, voila le bout-dehors qui lache, zut ! Passé belle ile ce sera des conditions rudes, 20-25 noeuds au près dans une mer dégeulasse, de la pluie, grisaille continue, et embruns... Au final quand même, une grosse bascule et un chouette bord de portant a fond les ballons (voir video), le bout dehors re-manchonné 4 ou 5 fois avec l'aviron en bois du bord nous donne du fil a retordre mais cette étape fut une belle bagarre éprouvante avec une résultat plutot honorable au final (5/16)
A l'escale nous ne verrons jamais le soleil, mais au fianal entre répartaion (avec un bout de mat de planche), préparation et grosse fiesta il ne reste que peut de temps pour faire du tourisme...

Retour sous la grisaille de nouveau, le couteau entre les dents, un poil trop agressif même puisque nous volons le départ de quelques secondes et en plus d'un demi tour nous écopons d'une heure de pénalité... Et puis le bateau marche d'enfer au près, nous remontons toute la meute qui part plein nord, grisés par cette progression, nous virons beaucoup trop tard pour nous refaire...

Bref, la conclusion de tout ca, c'est que "quand tu crois que tout va mal et bien tout ne va pas ssi mal" et aussi "quand tu crois que tout va bien... tout ne va pas si bien que ca !" Très valable en course au large et dans beaucoup de domaine !

Depuis, j'ai convoyé Roxane a La Rochelle pour un prochain chantier en vue de partir sur la transat, toujours 2 en liste d'attente (grrr faut que ca le fasse !), et je me suis convoyé a la maison pour un peu de repos et de boulot, ensuite un petit tour en Italie en famille, et début du chantier le 25 aout, beaucoup de chose a gérer : énergie, ber, matossage, carène, confort... La checklist s'étend tous les jours...
Durdur de bosser tout ca sans aucune certitude de partir dans moins d'un mois...

vendredi 31 juillet 2009

Transkicogne, feu !


Voila donc la deuxième partie de saison qui a commencé fort après le break, l'open Naviouest, une "petite" course de ralliement de 180 milles entre DOuarnenez et port Bourgenay.
conditions sympa avec 20-25 noeuds de Sud ouest, sortie un peu desastreuse de la baie et passage du raz de sein en queue de peloton, Après Penmarch, on met du charbon, envoi du petit spi pour un long bord musclé et serré jusqu'à belle ile ponctué par de multiples "départ au tas" (cad que le bateau se couche et part en vrac), mais bien rentable au final avec une belle remontée. Un peu plus faignant au petit matin entre les grains et la fatigue,le gennak et le solent nous finissons 7ème sur 14 en un peu plus de 24h.
Depuis, c'est la prépartaion de la transgascogne, faite il y a deux ans dans les conditions dantestesque, ca s'annonce plus cool (pour le moment), une escale sympa en prévision a Ribadeo (Espagne, Galice entre la corogne et Gijon) après un petit crochet par belle ile, suivi par balise ARGOS a suivre sur le site www.transgascogne.com.
Sinon ca chauffe pour la transat, me voila 2 en liste d'attente, une attente difficile mais je fais comme si et tenterais le tout pour le tout jusqu'au dernier moment, donc prépartaion logistique, carénage dernière semaine d'aout a La rochelle (qui veut venir poncer un peu ???), organistaion du retour cargo, il me faut trouver un Ber, mais voila aussi un premier partenaire qui monte a bord pour financer ce transport, une épine en moins sur la longue route du départ semée d'embuche...

Roxane (mon navire a voile) a maintenant une belle barre en bois, trop la classe, merci Bernard ! Tandis que Roxane (mon adorable filleule) a fait ses premiers pas (pas peu fier le parrain)



Alors après quelques jours de pause avec les cousins a St jean, en route pour bourgenay et dans les starting bloc pour une belle course avant la transat !

lundi 20 juillet 2009

Une bonne dose de Montcalm et ca repart !

Le dernier volet de mon petit break de juillet, quelque chose qui me manquait profondément, une escapade dans mes belles Pyrénées avec mes compères de toujours...
Planning a l'arrache, je reviens de suède et prend un train de nuit pour st Gaudens, Ludo roule de nuit depuis Marseille et dort a l'arrache dans le fourgon, Yag tente de trouver une solution improbable pour arriver de Madrid... Impossible pour cette fois, le travail le retient, il nous manquera !
On est 2... 2 warriors qui ont bien envie d'en prendre plein la vue, plein les jambes et de passer un sacré bon weekend ! La motivation est bien la, ou va t'on alors ? Deja beaucoup de belles choses faites labas mais encore tant a faire, mont perdu ? Course d'arête dans le Néouvielle ? traversée des Bésibérri ? Gambader sur les 3000 du luchonnais ? Finalement ce sera l'Ariège, un poil plus près pour ludo, mais surtout des vallées bien profondes qui nous assurerront un dénivellé maximum dans les pattes (et oui on est un peu maso quand on est ensemble ;-), et surtout 2 beaux 3000, le pic d'Estat (3140) et le Montcalm (3050) laissés de coté mais si proche lors de la traversée des pyrénées il ya 3 ans (Déjà !)...

Gare de foix, 6h12 du mat, je débarque d'une mauvaise nuit et apercoit la "Dolmobile" sur le parking "debout la dedans !!!" Ca ronchonne dur a bord mais au final, café au marché, de foix, charcuterie et fromage dans le sac, nous voila parti de l'artigue au fond de la vallée pour un projet très ambitieux : le grand tour par les crête, du pic rouge de Bassiès au Montcalm...
Après avoir essuyé une tempête de pluie glaciale a l'approche du refuge de Bassiès, nous nous y arrétons, pause fatale mais beinvenue dans cette enfer que peut devenir la montagne quand il faut bivouaquer dans des conditions comme ca...
Le lendemain, le réveil prévu a l'aube est retardé par des conditions identiques, ca doit se lever en principe, on traine, je me recouche, on doute... Ca s'améliore un poil et nous laisse découvrir qu'une centaine de mètres plus haut tout est blanc de neige, 10cm a 2500 parait il ! On y va, on verra bien... Mais l'ensemble des pécheurs, gardiens et autres "habitués" du coin nous le déconseille fortement : "c'est raide, ca va glisser, vous n'allez rien voir dans cette purée de pois, si vous ne conaissez pas c'est très délicat ..." blablabla et blablabla de gens qui parlent trop.... et finissent par nous décourager car effectivement nous n'avons jamais mis les pieds ici, mais qu'est ce qu'on aime pas faire demi tour !!!! C'est en grognant donc que nous revenons sur nos pas... Cette grogne se transformera presque en rage une heure plus tard quand nous verrons le ciel tourner au grand bleu... Pourquoi les avoir écouté, ou plutot pourquoi ne pas avoir eu assez confiance en nous ??? enfin nous verrons plus tard qu'il était de toute façon un peu trop gourmand de vouloir passer par la...

Retour donc au point de départ, 24h plus tard encore plus motivés, nous attaquons le gros dénivelé vers l'étang du pinet et le pic d'estat, 1500 m plus haut le bivouac révé est planté, terasse ensoleillée, vue de rêve, et même une bière est montée avec nous pour savourer l'instant...

Le lendemain réveil a 4h30, départ a la frontale a 5h15, montée fraiche, puissante et rapide dans le silence de la montagne qui sort d'une nuit glaciale... 7h, sommet du pic d'estat, seul au monde avec le soleil qui perce, le vent se calme, vue imprenable vue l'aneto, et même du vignemale au canigou... sans commentaire.
Très longue descente, via le Montcalm, des raidillons, un vallon, une forêt, une baignade dans un torrent glacé, une dinde a l'escabèche et une bière en terasse, un peu d'autoroute, attente a Matabiau, train corail, les aubrais, et enfin mon lit au Plessis... Lost in Translation...

Le sélection de photo est trop dure, allez donc faire un tour pour voir l'album complet : http://picasaweb.google.fr/fab.cig.meyer/UneDoseDeMontcalm# et celle de mon pote ludo : http://picasaweb.google.fr/acrobate13

Me voila donc rechargé mentalement, décrassé physiquement, reparti a fond les ballons dès demain pour naviguer avec Roxane, au programme 2 courses en double avec Renan : open naviouest, départ ce jeudi 23 de douarn a Bourgenay (http://www.winchesclub.com/minis650/open_naviouest/FR), et la transgascogne vers Ribadeo (Espagne) départ le 2 aout (http://www.transgascogne.com/), et toujours biensur dans les starting blocs pour la transat !

jeudi 16 juillet 2009

Quelques images de suède...


Encore quelques belles images de ces belles navigations nordiques, un bateau si différent, des paysages a découvrir, et une capitaine extraordinaire...


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jeudi 9 juillet 2009

La belle suédoise a la gueule de bois...



Elle est belle non ? Elle s'apelle Lili, grande classe nordique, toute en bois... après avoir passé une paire de jours dans l'archipel, au nord est de Stockholm, a remettre le mat, bricoler 2-3 détails et faire un petit galop d'essai, voila que le mauvais temps est arrivé... (aprés 2 semaines de chaleur et soleil, il paraît que ca ne pouvait pas durer...), alors retour a Stockholm ballade dans cette chouette capitale pour profiter de la qualité de vie Suédoise...


Sinon, les nouvelles de Roxane, elle est repartie chez les Glaouiche pour une course en double vers le Fastnet avec Renan et Laurent... Apres 48 h de course, une descente a fond au portant vers l'ile de wight et une remontee musclée au près, Ils étaient premier en série !!! a batailler avec les protos en tête de la flotte !!!! Incroyable, mais les conditions de mer dantesque on convaincu mon (trop ?) raisonnable copropriétaire d'abandonner, craignant la casse et ne souhaitant pas compromettre la suite... Un grand merci, et surtout un grand Bravo pour avoir démontrer qu'un "vieux" bateau avec un "petit" budget pouvait taquiner les meilleurs même dans les grosses conditions...

La suite ? et bien après être entré 6ème en liste d'attente il y a 15 jours, me voila aujourd'hui 3éme... de bonne augure donc pour prendre le départ le 13 septembre a La Rochelle vers BaHIa.

En attendant que le soleil revienne pour aller naviguer dans cet incroyable décor qu'est l'arcipel suédois, Je profites de ce mauvais temps pour mettre a jour le blog et envoyer une petite video de la qualif que voici, 10 minutes, un peu en vrac pour faire partager un peu cette belle aventure...

dimanche 28 juin 2009

Retour d'une grande ballade...

Voila c'est donc mission accomplie, 1000 milles en solitaire hors course, sans escale et sans assistance...
Plutot 1040 milles, effectués en 8j et 22h, soit une vitesse moyenne raisonnable mais honorable de 4,85 noeuds, des conditions clémentes, un anticyclone calé sur l'Irlande, du soleil une mer généralement calme, du bon vent souvent d'est, jamais plus de 25 noeuds et de rares et courts moment de grosses pétoles.
Et puis surtout une experience du solitaire incroyable ou l'on passe par toutes les phases psychologiques, bonnes et mauvaises, l'ennui, la démotivation, le classique "qu'est ce que je fou la ?", mais aussi une fois que le rythme est pris, une parfaite symbiose avec son bateau, on navigue comme une machine, proprement, les manoeuvres se font naturellement, on sent les mouvements du bateau, s'il est "content" et bien réglé ou pas, le luxe immense d'être déconnecté de tout, ni portable, ni internet, ni rien... (ah si juste une petite balise qui sert a envoyer des bisous par satellites), je me suis même pris au jeu une journée d'éteindre le GPS, de naviguer au sextant, de vivre tout nu, de pécher (enfin d'essayer...). Et puis plus simplement se retrouver avec soit même et tout ce temps aprés lequel on court sans cesse quand on est a terre.
Difficile de résumer tout ça comme ça, mais il y a eu quelques beaux moments comme, la rencontre avec 2 belles baleines en mer celtiques, une traversée des Scilly a travers les caillous au coucher du soleil, de longues aprés-midi ensoleillée et en musique a glisser paisiblement sous gennak avec mes alis les dauphins (ouioui ca y est j'en ai un !)... Et puis des moments plus scabreux comme le passage de la bouée en Irlande (putain de courant!), la rencontre vec une armada de vaisseaux de Guerre au milieu de la manche, la tenative de réparation du groupe electrogène... et j'en passe !
Vous l'avez compris en tout cas je suis ravi, et maintenant officiellement en liste d'attente pour la transat, alors on croise les doigts et ca devrait le faire.
Ici Douarnenez ou je refait une beauté a Roxane pour qu'elle reparte demain vers Plymouth pour une course vers le fastnet avec Renan. Je tacherais de revenir la dessus cette semaine avec une petite video avant de partir samedi prochain pour la suède...

vendredi 19 juin 2009

Ici l'ile de ré : demi tour !

coucou a tous,
Descente rapide, me voila dans le pertuis breton, Internet a bord, c'est beau le progrès !
tout va bien sauf un petit souci de groupe electrogène (encore !), ya plein d'essence dans l'huile et je comprend rien, maintenant après une grosse séance de bricolage, ca pue, j'ai mal au crane, le pont est une patinoire... Enfin le soleil revient et le panneau donne bien, mais va falloir barrer pas mal et faire une croix sur la musique... Dur !
Le temps de choper un nouveau fichier meteo et je remonte sur le pont renvoyer un peu de toile, yavait un peu d'air cette nuit et je me traine toujours avec mon ris...
A bientot !

mercredi 17 juin 2009

C'est parti !!!

Un petit post rapide avant de larguer les amarres, a la tombée de la nuit, les voiles sont a postes, des kilos de bouffe, de flotte, de lecture, de musique bien calés a bord...
Grosse journée de préparation, installation d'un panneau solaire, detecteur de radar, controleur de batteries, réglage et renforcage du mat, tout est bon !
Juste un petit changement de programme, ca commencera par le sud et non par le nord, en effet, un bel anticylone venant se caler dans le sud de l'irlande, les conditions semblent optimales pour l'autre sens, esperons juste que les conditions restent clémentes la haut la semaine prochaine...
Départ nocturne donc, avec la marrée, pour passer le ray de sein vers 1h du mat, de toutes façon je suis si pressé de partir que je n'aurais pas dormi !
Allez ca va le faire, plein de bisous a tous, a suivre sur http://share.findmespot.com/shared/gogl.jsp?glId=05haA78beIXMD2FQ3ZVfqT9Tm5xpDzP6t

lundi 15 juin 2009

Départ imminent...


Pour les mille milles en course : c'est fait, le trophée MAP s'est bien passé, une course très technique et difficile mais intéressante, des conditions changeantes, des courants, des bascules, des bonnes options et des moins bonnes mais au final beaucoup de progrès et une place très honorable de 17ème sur 45, premier des pogo 1 avec une belle remontée sur la fin.

Retour au pays, l'inscription pour la transat est envoyée, Lisa me rejoint et nous filons au mariage de Yorgo et de sa belle Caro en haute Normandie, enchainons par les un an de ma petite Roxane qui devient assez drole...

Aujourd'hui, l'heure est aux préparatifs de la deuxième manche des qualifs : 1000 milles hors course, une dizaine de jours de totale autonomie entre l'irlande et l'ile de ré... Départ mercredi 17 ou jeudi 18 pour boucler ce joli parcours, a priori dans des conditions meteo plutot clémentes avec un bel anticylone qui se cale doucement sur l'irlande et devrait donner des vents peu favorables mais plutot calmes...

A suivre, j'embarque avec moi une petite balise et pourrais envoyer periodiquement des messages de positionnement, a consulter sur http://share.findmespot.com/shared/gogl.jsp?glId=05haA78beIXMD2FQ3ZVfqT9Tm5xpDzP6t

Bien je pense me régaler dans tous les cas, je vous tiens au courant de cette aventure dès mon retour, vers le 28 a priori !

samedi 30 mai 2009

Quand tout s'accélère...

C'était à Gijon, lors de l'étape du mini-pavois, j'apprenais une nouvelle bouleversante pour mon projet : La Transat 2010 n'aura pas lieu.

La deuxième étape, lors des longs moment de calme donnera lieu à une intense réflexion et remise en question du projet.
Plus d'objectif, c'est plus de projet, et plus de projet c'est pas bon du tout pour mon moral... Plusieurs options : Annulation, report, réorientation... ça sonne pas très bien a mes oreilles ces mots la... la dernière option un peu plus audacieuse : tenter de partir cette année, le 13 septembre pour Bahia.

J'ai donc passé cette dernière quinzaine a étudier concrètement la faisabilité de cette idée folle, beaucoup de paramètres : Liste d'attente longue, préparation du bateau, qualification, budget, planning...
Bref je vous passe les détails, la conclusion de tout ca c'est : OUI c'est faisable et OUI je vais le faire, ou du moins tout mettre en œuvre pour m'aligner avec Roxane sur la ligne de départ le 13 septembre a La Rochelle.

Pour commencer, ceci me donne un mois de juin hyper chargé, puisque je dois avoir bouclé toutes mes épreuves de qualifications avant le 30 juin minuit (ça fait un peu tour du monde en 80 jours de philéas fog au moment ou je vous parle...), donc départ jeudi 4 Juin de Dournenez pour le trophée MAP, bouclage des 200 milles en course qu'il me manque pour arriver à 1000... Retour a terre, non pas pour le repos mais bien pour marier Yorgo, pile poil ce qu'il me faut entre 2 navs en solo, voir des tonnes de potes, boire, manger et me dégourdir les pattes en dansant la salsa ;-)

Le 15 juin (+ marge météo) ce sera le départ pour le grand parcours initiatique, 1000 Milles (1800km) en solitaire sans escale et sans assistance, 10 jours de mer environ, départ et arrivée de Douarnenez après une grande boucle le l'Irlande au plateau de Rochebonne...
L'occasion de tester le bateau sur une longue periode, en terme d'energie notamment, et puis aussi le skipper...

Bref, au delà de ces rudes épreuves et de la préparation qui va autour, il m'en reste un peu trop peu ces temps ci pour résoudre une autre problématique pour laquelle je pensais initialement avoir plus de temps : les finances...

Monsieur Chlic, étudiant a l'ESCEM (école que j'ai skippé a l'EDHEC) est en train de me mettre au point un petit dossier, un grand merci pour cette aide précieuse en passant.
Je vous livre en avant première le "mot du skipper" qui résume bien le sujet :
"J'ai découvert les mini en 2003, lors d'une superbe course vers l'Irlande en double alors que j'étais encore un apprenti régatier, j'ai immédiatement accroché avec ce parfait équilibre entre compétition et aventure qui me correspond. Depuis, je me suis depuis forgé une expérience solide de la mer entre régates, expéditions lointaines, moniteur bénévole, et course au large, me voila aujourd'hui skipper professionnel, bien préparé à relever ce grand défi qu'est la mini-transat. Plus qu'une grande course en solitaire et un vrai projet personnel pour mettre en symbiose un petit bolide et son skipper face a un océan et 80 concurrents, c'est aussi une formidable aventure humaine avec tout ceux qui me soutiennent. Alors si l'aventure vous tente, si vous souhaitez fédérer vos équipes autour de mon projet, y associer votre image... Bienvenue a bord !"

Alors, vous, fidèles lecteurs de mon blog, je sais que vous êtes mes meilleurs ambassadeurs pour faire courir ce bruit autour de vous et me soutenir à votre façon dans cette aventure...

Sinon c'est la grande forme, surmotivé par tout ca, après avoir regardé l'horizon, me voila fonçant tête baissé vers ce grand départ, et avec ces beau jours en plus, les ailes me poussent !

En passant, pour que vous ayez une meilleure idée de ce que représente cette aventure vue de l'intérieur, prenez donc le temps de regarder cette vidéo d'un coureur journaliste sur la dernière transat, le bateau est un pogo 1 comme Roxane, lui a su filmer le bons moments, et les moins bons ! A voir jusqu'au bout ca en vaut la peine !
N'hésitez pas non plus a aller faire jeter un oeil a ses petits teaser sur daily motion, vous serez pas déçus !
Et bravo Greg !

Transat 6,50 - Magne

lundi 18 mai 2009

Retour sur terre !


Et bien me voila de retour de cette belle aventure qu'a été cette mini-pavois a travers le golfe de gascogne...
La deuxième étape en quelques mots : départ avec une météo compliquée, je décide de ne pas m'écarter de plus de 5 milles de la route directe pour ne pas refaire l'erreur de la première étape, je repars fatiguée, l'escale a été courte (et un peu festive ;-), beaucoup de variations de vent le premier jour, même si je dors beaucoup, je crois a&oir été sur le pont aux bons moments, ensuite le vent s'etablit léger du sud, et je compose en empannant systématiquement a chaque bascule pour rester au plus proche de la route directe... dernière nuit, je décide de prendre une option gauche sur mes concurrents a vue, je passe une nuit atroce, ponctuée par du sale temps et toutes les galères possibles, cocotier dans le spi, 2 heure a batailler sur la plage avant pour le défaire, je renvoie enfin extenué et plante le tangon a la verticale dans l'eau mais fini devant le groupe et termine cette étape 15ème, sur 24 partant, (20/26 au général) vraiment satisfait même si toujours perfectible...
Au final parcours réduit a Lorient a cause d'une météo annoncée très mauvaise pour la dernière nuit et donc un parcours du combattant niveau logistique pour rassembler le materiel et voitures laissés a La rochelle...
Bref, je passe les détails, quelques images vous donneront une idée de l'ambiance des bons moments, les mauvais on les garde pour soit, mais au final c'est une experience hyper enrichissante avec des tonnes de paramétres techniques, humains et environnementaux a gérér qui font tout l'interet de la course au large alors j'ai bien hate de remettre ca début juin lors du Trophée MAP a Douarnenez. En attendant c'est une paire de jours de repos, tacher de reprendre un peu du poil de la bete, un bon lit et de bons repos qui font du bien.

Mercredi redépart via paris pour aller rechercher le bateau a Lorient et le convoyer jusqu'a Douarn avec Lisa, mais cette fois en mode cool...

A bientot et encore une fois ne ratez pas la video surtout la séquence "Si j'avais un gennak..."